Reconnaissance : Danse et Territoire

Nous pensons que la danse est une expérience spirituelle.

C’est une occasion pour tous ceux qui entrent sur la piste de danse de se connecter à quelque chose de plus grand qu’eux.

Nous dansons sur une musique créée il y a cent ans, qui exprime un moment et un lieu de l’histoire humaine.

Nous exécutons les mouvements d’une danse qui a été vigoureusement exprimée par un peuple, à un moment et un endroit spécifiques de l’histoire de l’humanité.

Cette danse était en avance sur son temps. Elle a ouvert la voie à l’égalité entre partenaires, à l’autodétermination, à la reconquête du corps et de l’âme, à la joie provocante.

Le jazz est né de l’expérience noire du passage du milieu. Il reflète l’expérience de l’exil, de l’anéantissement, de la résilience, de l’espoir et du rassemblement d’individus, partageant les bons et les mauvais moments, perfectionnant un talent, l’élevant.

Le jazz est éloquent, sophistiqué, profond, émouvant, à multiples facettes. C’est une forme libre et disciplinée, qui s’appuie sur la tradition et continue d’innover. C’est un témoignage culturel vivant de la créativité et du génie humains, contre vents et marées.

Le temps a passé, entraînant quelques changements et victoires pour la justice sociale. Mais les luttes et la violence demeurent, prenant de nouvelles formes.

» Mon humanité est liée à la vôtre. » – Desmond Tutu.

« Je ne suis pas libre tant que n’importe quelle autre femme est privée de sa liberté, même si ses chaînes sont très différentes des miennes. » – Audre Lorde

Nous dansons pour pouvoir nous connecter.

Par conséquent, nous devons former notre conscience et agir autant que possible.

Il est donc naturel que nous ouvrions les yeux sur ce dont nous bénéficions et que nous ne prenions pas pour acquis ce qui semble donné.

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La terre sur laquelle nous dansons a également une histoire et un présent. Elle est plus que jamais au centre de luttes permanentes. Les Premières nations, les Inuits et les Métis subissent certaines des conséquences les plus dévastatrices de l’impérialisme humain, de la soif de conquête, de contrôle et de possession. Au-delà de la vérité et de la réconciliation, il y a une lutte ultime :

» Récupérer le territoire «

Méditons un instant avec cette pensée et cette réalité, et avec l’impact que cela aurait sur notre vie quotidienne. La voie à suivre exige un prix pour notre confort. Et cela vaut pour toutes les formes de participation à la justice sociale pour tous.

Nous commençons donc par l’invitation à un rituel.

Dans un rituel de reconnaissance des terres, nous reconnaissons les territoires physiques, les noms des terres tels qu’ils ont été et sont toujours appelés par leurs premiers habitants. Nous reconnaissons le nom des peuples et ce que ces terres leur ont permis de faire. Avant Jacques Cartier, le Christophe Colomb du Canada, Montréal était connue sous le nom de Tiohtiake (Joh-jah-Gé). C’était un lieu de rencontre et d’échange entre les peuples autochtones, notamment les nations Haudenosaunee (plus précisément les Kanyen’kehà:ka) et Anishinabeg. Depuis, ce n’est pas seulement une terre, mais aussi des cultures, des langues, des structures sociales qui ont été arrachées.

Nous ne devons pas rester indifférents. Un par un, nous apprenons les noms, nous faisons de la place en nous pour créer une relation. Nous rendons hommage à ceux qui nous ont précédés sur cette terre, et nous cherchons des moyens de réconcilier nos héritages et notre existence commune.

C’est notre engagement.